Bonjour et bienvenue dans l’épisode 5 du podcast Animale Therapie, le podcast de vulgarisation du comportement animal.
Aujourd’hui, on va parler de l’enrichissement dans le cadre du vol libre. Est-ce que la pratique du vol libre est un enrichissement ultime qu’on pourrait offrir à son oiseau ? Ça va être tout l’objet de notre épisode aujourd’hui.
Mais avant, je dois te dire que si le vol libre est une pratique qui te passionne et que tu aimerais un jour te lancer, mais que tu te poses un tas de questions, j’ai créé une masterclass sur le sujet qui est entièrement gratuite et qui aura lieu le mardi 26 septembre à 18h00 en live. Tu peux t’inscrire ici.
Avant même de répondre à la question « Est-ce que le vol libre, c’est un enrichissement, voire l’enrichissement ultime pour nos oiseaux ? », définissons d’abord « Qu’est-ce qu’un enrichissement ? ».
Un enrichissement permet l’expression des comportements naturels en captivité. Parce qu’en captivité, on ne se retrouve pas exactement dans la même configuration, (voire pas du tout), qu’un oiseau qui est à l’état sauvage. Et le but, ça va être, pour son bien-être – ça a été prouvé à de maintes reprises, – que plus un individu a la possibilité d’exprimer ses comportements naturels et plus il y a de chances d’augmenter son bien-être et donc d’éviter également toutes les autres problématiques de comportement, à savoir des stéréotypies, ou du piquage par exemple. En tout cas, voilà à quoi servent les enrichissements : permettre l’expression des comportements naturels qui se seraient produits à l’état sauvage. Il y a de très nombreux bénéfices à mettre en place des enrichissements pour son oiseau. Ça peut augmenter le bien-être, ça réduit les états de stress et de peur, ça évite l’ennui, bien sûr, parce qu’on ne peut pas être tout le temps là avec son oiseau dans la journée donc le but du jeu, c’est qu’il puisse avoir des choses à faire pour développer sa cognition et sa curiosité. Plus il a d’enrichissements, plus il a de choses à faire, moins il s’ennuie, moins il a de problèmes de comportement et on en revient encore et toujours à satisfaire aux besoins inhérents de l’espèce. Effectivement, nos enrichissements vont changer en fonction de l’espèce avec laquelle on va traiter. Les enrichissements vont être différents en fonction de sa morphologie, de ses besoins initiaux, de ce à quoi il est confronté techniquement dans la nature, et donc forcément, les besoins risquent d’être différents également à l’état captif.
Juste un petit topo sémantique avant qu’on continue. Aujourd’hui, on utilise le mot « enrichissement ». Je n’aime pas trop ce mot-là parce que ça sous-entend que c’est quelque chose en plus. C’est comme si on enrichissait le quotidien et la vie de l’individu. Or, les enrichissements sont censés pouvoir permettre l’expression des comportements naturels. Autrement dit, ils sont censés être absolument nécessaires. Il faut pouvoir les présenter à un individu pour pouvoir satisfaire aux besoins de l’individu et de son espèce et donc éviter effectivement les problèmes de comportement – on va dire que ça, c’est la conséquence qui nous arrange – mais la conséquence qui arrange l’oiseau, quitte à avoir un oiseau captif, c’est pouvoir tout simplement répondre à ses besoins. Pour moi, c’est absolument important de pouvoir mettre en place des éléments de l’environnement qui vont satisfaire aux besoins de l’individu. Souvent, on va mettre en place les enrichissements de façon consciente. C’est pour ça qu’on appelle ça des enrichissements, alors que dans la nature, ça se fait tout seul, tout simplement parce que l’environnement est adapté. Et nous, notre but en captivité, ça va être d’essayer au maximum de reproduire, de façon artificielle ou pas, les besoins inhérents à l’individu et à son espèce et de le faire de façon consciente et donc d’étudier quels sont les besoins de chaque espèce pour pouvoir reproduire ça en captivité.
Et donc, on en vient à un problème fondamental, c’est que si c’est absolument vital, ce n’est pas simplement pour enrichir la vie de l’individu. C’est vraiment nécessaire à son épanouissement, à son développement même. Ça a été prouvé, notamment dans les phases de vie très importantes, que l’oiseau ai la possibilité, par exemple, de voler d’une branche à une autre, de gruger s’il a besoin de gruger. S’il n’est pas en capacité d’émettre ces comportements-là qui sont basiques, parce qu’on a offert ce qu’il fallait dans l’environnement, alors le risque qu’il y ai des comportements problématiques qui apparaissent augmente de façon drastique. Évidemment, c’est toujours une histoire de statistiques et de probabilités, mais en tout cas, le risque, il augmente de façon très importante.
Là, on en vient vraiment au problème de fond, c’est que du coup, ce n’est plus vraiment un moyen d’enrichir la vie de l’individu, mais bien un besoin vital. Donc, on appelle ça enrichissement, mais je veux vraiment que vous ayez en tête que les enrichissements sont absolument nécessaires pour le bien-être. D’ailleurs, pour les oiseaux, on n’y pense pas nécessairement ou en tout cas, on ne pose pas forcément la question aussi loin. Et pourtant, souvent, quand on a un chien, on va se poser la question.
On va se dire « Est-ce que je suis en appartement ? Est-ce que je suis en maison ? Est-ce que je peux avoir un chien dans ces conditions ? Est-ce que j’ai suffisamment de temps pour aller le promener une heure ? Parce que je sais que telle race de chien a besoin de se dépenser. » Donc, je prévois le temps et je vais pouvoir répondre aux besoins. C’est aussi une forme d’enrichissement. Je vais pouvoir p répondre à ses besoins, dans ma vie « captive » pour cet individu-là et donc qu’on ai une relation épanouie, parce que je sais que j’aurais satisfait aux besoins à mes côtés dans un contexte captif.
Maintenant qu’on a dit ça, il existe plusieurs types d’enrichissement. Des enrichissements cognitifs qui vont jouer sur l’aspect mémoriel de l’individu, sur sa relation à l’espace, sur plein de choses. L’aspect social, c’est aussi une forme d’enrichissement. Avoir des interactions sociales qui sont riches, soit avec des individus de sa propre espèce, soit des espèces apparentées, soit des espèces totalement différentes comme en l’occurrence l’humain. Avoir un enrichissement physique aussi, avec la possibilité d’avoir de la motricité dans son environnement, donc un environnement potentiellement suffisamment grand qui permette de satisfaire à ce besoin-là au quotidien. Des enrichissements dits environnementaux, donc par exemple, ça pourrait être mettre des branches avec feuillues que l’oiseau va pouvoir toucher, qui vont être modifiés de façon relativement régulière dans son environnement, comme si, encore une fois, on était dans un contexte de nature, et dans la nature, il y a des changements dans l’environnement qui sont assez réguliers, ne serait-ce que par les déplacements des oiseaux. Et des enrichissements type foraging, recherche alimentaire, où là, le but du jeu, ça va être encore une fois comme dans la nature, de pousser l’individu à émettre des comportements qu’il ferait s’il était à l’extérieur, comme par exemple de la recherche alimentaire : ça va être cacher les petites friandises préférées à des endroits particuliers de la volière ou dans la maison, dans des petits contenants qui soient faciles d’accès pour cet individu, qui vont lui permettre de satisfaire aux besoins inhérents à son espèce, comme par exemple gruger, tout en étant récompensé pour avoir émis ces comportements-là, parce qu’il a émis les comportements naturels qu’il aurait émis de façon innée s’il en avait eu l’opportunité. Notre but, c’est de créer des opportunités dans l’environnement où on va permettre à l’oiseau d’effectuer ses comportements de façon presque spontanée, sans qu’on ait nécessairement besoin d’un apprentissage. Il y a aussi un autre type d’enrichissement dont pour l’instant, je n’ai pas parlé. Ça va être tout simplement faire des activités avec son oiseau. Lui apprendre des tricks, faire du médical training. Tout ça est aussi une forme d’enrichissement parce que l’animal émet un comportement qui a une conséquence dans son environnement. À partir de là, on peut considérer que c’est un enrichissement. On apporte quelque chose de nouveau et c’est « grâce à l’animal » si cette chose-là est apparue dans l’environnement grâce à ses comportements. En ce sens-là, on peut tout à fait parler d’enrichissement pour les tricks, les activités éducatives et tout ce qu’on va mettre en place, mais avec son oiseau qui va aussi, par voie de conséquence, contribuer à améliorer la relation avec lui.
Si ce n’est pas déjà fait, ce que je vous recommande, c’est de vraiment faire ce qu’on appelle un planning d’enrichissement. Ça, j’en parle dans ma formation vol libre et c’est super important pour satisfaire aux besoins de l’individu, mais aussi parce que ça lui permet de s’habituer très doucement, tranquillement et à son rythme aux nouveaux éléments de l’environnement qui pourraient apparaître. Là, en l’occurrence, dans le vol libre, c’est super important de faire cet exercice-là, parce que si l’oiseau ne connaît rien, parce qu’il est systématiquement dans un contexte captif de vie en maison, il y a toutes les chances qu’il tombe complètement des nues quand il sort à l’extérieur et qu’il y ait soudainement beaucoup trop d’informations à gérer et à digérer. Donc, les chances que le stress augmente de façon super drastique sont importantes.
Pour ces deux raisons-là, pour moi, les enrichissements sont absolument vitaux à mettre en place et c’est pour ça que je vous recommande et je vous recommande même dès aujourd’hui si ce n’est pas déjà fait, vous vous faites un petit planning, quitte à prendre un petit calendrier et chaque jour, vous vous notez une idée d’enrichissement à mettre en place pour vos oiseaux. Vous pouvez en mettre une ou plusieurs dans les différents types d’enrichissement dont on a parlé. Et puis, il y a des choses dans l’environnement qu’on va installer qui vont rentrer dans plusieurs catégories d’enrichissement en faisant une seule activité. Et c’est très bien aussi. Par exemple, vous pourriez tout à fait rajouter des branches ou des vieux bois “pourris” que vous pourriez trouver dans un bois ou dans une forêt et à l’intérieur, cacher des friandises. Là, vous faites un enrichissement à la fois environnemental, à la fois alimentaire et voire même cognitif. Ce qui va jouer sur plusieurs types, plusieurs tableaux et ça devient du coup très intéressant. Alors là, bien sûr, j’ai pris un exemple, mais des types d’enrichissements (et c’est pour ça que j’ai pris le temps de le décortiquer), il y en a des tas. Et dans chaque catégorie, on peut même faire des sous- catégories, mais en gros, ce qu’il faut comprendre, c’est que vous pouvez vraiment ne serait-ce que donner différemment l’alimentation que vous mettez au quotidien dans la volière plutôt que de tout le temps les donner systématiquement de façon super ennuyeuse dans la même gamelle, vous pourriez imaginer prendre cette même ration alimentaire et la disperser un petit peu dans l’environnement pour que ce soit totalement différent d’habituellement. Parce que dans la nature, l’alimentation, elle n’est pas toujours en train d’attendre l’oiseau au même endroit chaque jour, bien sûr que non. Dans la nature, ils doivent faire un effort cognitif important pour trouver cette nourriture-là et ça contribue à alimenter leur bien-être.
Et c’est super important, du coup, d’essayer de reproduire ces choses-là aussi en captivité. Ça n’a pas besoin d’être très chronophage, mais effectivement, plus on y pense en amont, plus on s’est organisé pour le faire et plus, du coup, on va gagner du temps sur sa semaine. Si c’est donner son alimentation de façon différente, on pourrait tout à fait imaginer par exemple, mettre l’alimentation dans la même gamelle, mais au lieu de la laisser 100% à disposition, mettre par exemple des petites feuilles ou des boules de papier qu’on a froissées ensemble et les mettre au-dessus de la ration alimentaire, toujours dans la gamelle, pour que l’oiseau doive enlever ces boules de papier froissées pour accéder aux friandises en dessous, exactement comme s’il devait rechercher un insecte sous une écorce, ça contribue à lui faire chercher son alimentation. Et on pourrait commencer comme ça, qui est un exercice relativement simple, et petit à petit corser la difficulté à mesure que l’oiseau prend de l’assurance, à mesure qu’il n’a pas peur.
Et donc, j’en viens à un point super important, c’est qu’un enrichissement n’en est un qu’à partir du moment où l’oiseau est capable d’y faire face, qu’à partir du moment où il n’y a pas de stress. Si vous voyez votre oiseau qui est en stress vis-à-vis, par exemple, du jouet que vous avez mis dans sa cage ou dans sa volière, alors ce n’est plus un enrichissement, ce n’est plus un plaisir. Même si on a pris l’objet dans cet objectif-là, et que cet objet n’a que cette fonction. Donc là, si on achète un jouet, la seule fonction, c’est de faire un enrichissement dans l’environnement de l’oiseau pour éviter qu’il s’ennuie, on est d’accord. Sauf que, si de son point de vue, c’est un élément dans l’environnement qui est trop gros, trop soudain, trop proche de lui et qu’il n’a pas la possibilité de se reculer vis-à-vis de ce jouet-là ou que c’est tout simplement trop parce qu’il a fait des expériences négatives avec un jouet et peut-être qu’un jour, il s’est coincé une patte. Peu importe ce qu’il y a pu avoir lieu dans sa vie, vous, si vous remarquez que votre oiseau émet des comportements de stress à ce moment-là, alors, ce ne sont plus des enrichissements.
Et ça, c’est vraiment super important à comprendre, c’est-à-dire que là, au lieu d’en faire une activité plaisante, au lieu d’en faire quelque chose qui est super agréable pour l’individu, on est en train de faire exactement le contraire. Et comme ça reste en plus de ça, en présence dans l’environnement de façon constante, le risque de créer un stress chronique est important. Tout ça, j’en parle dans l’épisode de la semaine prochaine qui va parler de l’impact du stress dans le vol libre. Je vais parler de façon beaucoup plus précise et un peu plus en profondeur du stress. Je vous invite, si vous voulez en savoir plus sur cette thématique, à revenir la semaine prochaine pour l’épisode suivant.
Maintenant qu’on a dit tout ça, on va parler des enrichissements dans le cadre du vol libre. Le vol libre en soi, si l’oiseau est parfaitement bien, etc, il permet de satisfaire aux besoins. C’est-à-dire qu’il y a énormément de choses différentes dans l’environnement. Il se passe systématiquement quelque chose parce qu’on ne peut pas tout contrôler dans l’environnement extérieur. L’oiseau a des capacités motrices qui sont beaucoup plus importantes parce que forcément, il y a beaucoup plus d’espace.
Il a aussi beaucoup plus de contrôle potentiellement sur ce qui se passe, c’est-à-dire qu’il peut choisir d’aller à un point A, à un point B en fonction de ses envies. Et déjà, rien que tout ça en soit, c’est une forme d’enrichissement. On est en train de cocher plusieurs cases dans les types d’enrichissement qu’on est en train d’offrir à son oiseau. Pareil, si vous avez plusieurs oiseaux qui volent ensemble, vous êtes en train de satisfaire aux besoins sociaux de l’individu. Idem, si vous faites une activité avec votre oiseau en extérieur, tout comme vous pourriez le faire en intérieur, vous êtes en train de faire un un enrichissement social pour cet individu-là. Idem pour la recherche alimentaire. On pourrait tout à fait imaginer avoir un arbre fruitier dans l’environnement dans lequel on souhaite faire voler son oiseau, que l’oiseau sorte à la période où il y a les fruits et qu’il se rende compte qu’il y a des super fruits à cet endroit-là et qu’il décide d’y aller. Là, on a fait un foraging. On se retrouve presque comme s’il était en situation de vie réelle dans la nature où il va aller d’un point A à un point B pour chercher des sources de nourriture, pour chercher des ressources.
Alors, en ce sens-là, est-ce que le vol libre est une forme d’enrichissement ? Oui, sans aucun doute. Il y a plein de choses que l’oiseau va pouvoir faire à l’extérieur qui vont permettre de faire un enrichissement au quotidien pour cet oiseau-là et qui vont vraiment lui permettre de satisfaire à ses besoins. Maintenant, est-ce que le vol libre, c’est LA chose à faire pour un oiseau, pour qu’absolument, il se sente bien ?
Oui et non. Il y a deux raisons à ça. La première, c’est que, comme je le disais, si vous faites voler votre oiseau et que le vol libre pour lui, c’est quelque chose d’extrêmement stressant, que c’est un oiseau qui est sensible ou qui est rescue et qui a de nombreuses peurs, penser que le vol libre pour lui, va satisfaire à ses besoins et va combler son bien-être c’est une erreur. Parce que, comme on l’a dit tout à l’heure, tout ce qui fait peur n’est plus un enrichissement. Là, on est tout simplement en train de tomber dans la gestion émotionnelle et pour cet oiseau-là, ça va être plus une corvée, voire quelque chose d’extrêmement difficile à gérer, voire très désagréable et ce ne sera absolument plus positif. Et en ce sens-là, est-ce quelque chose de désirable de faire du vol libre avec un oiseau qui n’apprécie pas ça ou qui est en difficulté à chaque fois qu’il va être mis dans cette situation-là ? Avec tous les risques que ça incombe aussi, puisque un oiseau qui est en difficulté, ça veut dire que potentiellement, les risques de perte vont être beaucoup plus importants qu’un oiseau qui prend du plaisir et qui a totalement le contrôle sur la situation.
Est-ce qu’en ce sens-là, on peut dire que le vol libre, c’est l’enrichissement ultime ? Non, parce que ça va dépendre des individus. Si le vol libre fait trop peur, ce n’est plus un enrichissement, point. Ça dépend de votre individu, ça dépend de son passé, ça dépend de sa sensibilité. Et tout ça, c’est une évaluation pour chaque oiseau, pour pouvoir s’assurer qu’effectivement, l’activité bonus qu’on est en train de mettre en place pour cet oiseau-là, dans ce contexte de vie-là, à ce moment de sa vie, soit effectivement quelque chose de positif.
La deuxième raison à laquelle je pense, c’est qu’on peut, pour quasiment toutes les espèces, satisfaire aux besoins, permettre en captivité de reproduire les comportements naturels d’un individu sans avoir besoin de le mettre en danger dans une pratique de vol libre.
Parce qu’effectivement, le vol libre, ça comporte de nombreux risques et c’est une balance bénéfice/risque à avoir pour un individu. Est-ce que là, je ne pourrais pas faire la même chose autrement ? Plutôt que de proposer à cet individu-là une sortie qui risque de le mettre en difficulté et que finalement, je vais augmenter le risque de perte alors que je pourrais faire aussi bien avec infiniment plus de sécurité, puisque dans le cadre d’une pratique maison, il n’y a pas de risque de perte ou d’accident ou très peu. En tout cas, c’est négligeable.
Pour quasiment toutes les espèces, en captivité, on peut répondre aux besoins. On peut faire du foraging, on peut apporter un ou plusieurs congénères, que ce soit de la même espèce ou d’une espèce apparentée. On peut faire des tricks avec eux, on peut améliorer leur environnement. On peut faire une volière suffisamment grande pour leur permettre d’avoir de la motricité, une motricité suffisante pour permettre à l’individu de reproduire les comportements qu’il aurait fait dans la nature.
Et ça, c’est aussi quelque chose à comprendre. Le vol libre, ce n’est pas juste voler pour voler. On ne fait pas simplement voler son oiseau parce qu’il a besoin de voler. Bien sûr qu’il y a un besoin physique, mais l’oiseau ne va peut-être pas prendre du plaisir à voler en soi. Parce que c’est une activité, au même titre que demander à n’importe qui de faire un marathon tous les jours, ce ne sera peut-être pas un plaisir pour lui. Pourtant, il en est capable. Pourtant, c’est un besoin. On a des jambes, elles sont faites pour courir.
Il faut cultiver la motricité. Ça, c’est une évidence, parce que nos oiseaux en ont besoin. Et un oiseau qui n’a pas de capacité motrice ; il y a un tas d’études qui montrent que ça augmente les problèmes de comportement, que ça augmente les stéréotypies, les dépressions, … Il faut cultiver la motricité, mais entre cultiver la motricité et faire du vol libre, il y a quand même un immense gouffre entre les deux. On peut tout à fait cultiver les capacités motrices en restant dans un environnement sécurisé à 100 %. On pourrait tout à fait imaginer, si vraiment on a envie de faire voler son grand ara et que sa volière de cinq mètres de long ne suffit pas ou que même son salon ne suffit pas, on pourrait tout à fait imaginer travailler la cage de transport, travailler la voiture, comme ça il est serein, et aller dans une immense grange ou dans un manège à cheval totalement fermé et le faire voler dans cet environnement.
Si notre oiseau aime voler, c’est un environnement sécurisé qui permet de satisfaire aux besoins. Exactement comme on irait promener son chien chaque jour, on prévoit ce temps-là dans son emploi du temps et on se dit « Voilà, là, j’y vais parce que mon oiseau, je sais qu’il a des besoins de dépenses physiques qui sont plus importants parce que c’est telle espèce, parce que c’est tel individu, peu importe la raison”. Du coup, on pourrait tout à fait aussi imaginer le faire sans mettre son oiseau dans des conditions de vol libre où il y a un risque. Et tout ça, ça s’évalue.
Est-ce qu’on peut satisfaire aux besoins d’un individu sans le mettre en vol libre ? Oui, oui, oui et oui. Et je vais en venir à un autre point. Si vous n’avez pas envie de faire du vol libre parce que vous avez pas envie d’avoir le moindre risque de perte ou d’accident, c’est tout à fait OK. Personne ne devrait vous culpabiliser pour ça. Vous avez des tas et des tas d’autres leviers à actionner en captivité pour permettre de mettre en place des enrichissements suffisants et de satisfaire aux besoins de l’individu.
Il y a des tas et des tas de leviers. Il y en a des centaines, voire des milliers, je ne peux pas penser à tout. C’est aussi une histoire de créativité, mais en tout cas, une chose est sûre, c’est que vous pouvez mettre en place des enrichissements qui permettent de satisfaire les besoins de l’individu. Donc, ne vous sentez absolument pas coupable si vous n’avez pas envie de mettre en place de vol libre pour votre oiseau. Il n’y a aucun problème.
Effectivement, l’apprentissage du vol libre peut être très intéressant parce qu’un oiseau, ça vit extrêmement longtemps. Pour les petites espèces, ça vit 12 ans, toutes petites espèces, ça peut aller jusqu’à 70, 80 ans. Et effectivement, on ne peut pas se prémunir sur une aussi longue durée de tous les risques : de fenêtres ouvertes, de volières qui s’ouvrent malencontreusement, d’une cage qui est mal fermée et d’un oiseau qui s’en échappe, d’une volière qui est abîmée et du coup, l’oiseau s’échappe. Effectivement, si on a un oiseau qui est entraîné et qui a été entraîné dans l’idée du vol libre, mais sans forcément le pratiquer tous les jours, il n’y a pas besoin. Alors dans ce cas-là, ça va augmenter les chances qu’il revienne en toute sécurité. Ça peut être extrêmement intéressant aussi de faire l’apprentissage du vol libre pour ces raisons-là. Maintenant, vous n’êtes pas obligé de pratiquer le vol libre en vous disant « Il faut absolument que je le fasse parce que sinon mon oiseau va être malheureux. » Ça ne sera pas le cas. D’accord ? Et ça, c’est vraiment quelque chose que je veux que vous compreniez.
C’est bête. J’ai créé une formation Vol libre, on pourrait se dire « Le but, ça va être que je vende cette formation absolument. » Mais non, je suis pour une pratique raisonnée. C’est-à-dire que mon but, c’est que quelle que soit la décision que vous prenez, vous la fassiez en toute connaissance de cause et en ayant un maximum d’outils pour évaluer la situation. Mon but, ce n’est pas absolument de vous vendre une formation parce que je l’ai créé, parce que ça m’arrange, pas du tout. Mon but, c’est que derrière, il y ait des résultats pour vous, pour votre oiseau et dans votre situation. Et donc effectivement, moi, je n’ai pas envie que vous preniez une formation et que vous vous disiez « Il faut absolument que je le fasse parce qu’il faut absolument que mon oiseau sorte en vol libre». Si déjà vous, ça ne vous plaît pas, si votre oiseau, ça lui plaît pas, si pour lui, ce n’est pas adapté, tout ça, ce sont des aspects qu’il faut absolument prendre en compte dans la pratique du vol libre. Si je devais résumer tout ça, vous n’êtes absolument pas obligé de pratiquer du vol libre pour maintenir un bien-être pour votre oiseau. Donc, ne vous sentez pas coupable si ce n’est pas le cas. Vous êtes libre et vous avez d’autres moyens d’action pour satisfaire au bien-être et aux besoins de vos oiseaux.
Je vais m’arrêter là pour aujourd’hui. J’espère que cet épisode vous aura plu, qu’il vous aura permis de comprendre plein de choses. On est allé très vite, j’en ai conscience. Si vous voulez aller plus loin, l’épisode de la semaine prochaine va parler de l’impact du stress dans le vol libre. Il y a des petites choses aujourd’hui que j’ai commencé à teaser parce que forcément, on va parler de stress on en parle très souvent. Donc, si vraiment vous voulez aller plus loin là-dessus, revenez la semaine prochaine. Et si vraiment le vol libre, c’est quelque chose qui vous intéresse, que vous avez vraiment envie de vous lancer, que vous n’êtes pas sûr que ce soit la bonne chose à faire pour vous, j’ai créé une masterclass sur le sujet sujet qui est gratuite et qui aura lieu le mardi 26 septembre à 18h00 en live. Je vous laisse le lien juste ici, donc n’hésitez pas à jeter un œil et vous inscrire si ce sujet vous intéresse.
Si vous avez des questions ou des remarques sur l’épisode du jour, n’hésitez pas à commenter. D’ailleurs, dans la section commentaires aussi, vous pouvez tout à fait suggérer un prochain sujet qui vous tient à cœur. Vous pouvez également rejoindre mon Instagram pour plus d’informations, de tips et de ressources gratuites sous l’identifiant @animalethérapie ou sur Facebook. Vous avez un souci de comportement avec votre animal ou vous avez envie de vous faire accompagner de façon éthique et professionnelle ? Vous pouvez me contacter directement sur contact@ animalethérapie.com. Et je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode.
Merci pour ces infos, cela déculpabilise de ne pas faire voler notre Ara ailleurs que dans le salon alors que la conure elle vole dans le jardin. Comment inciter l’ara à voler dans sa cage? Car il agrippe son bec au barreaux pour se mouvoir c’est moins fatigant! Agrandir la volière est ce une fausse bonne idée ? Une proposition de sujet à traiter: comment faire accepter aux oiseaux l’arrivée d’un nouveau ? Car la jalousie on connaît et c’est pas les plus gros les plus agressifs. Merci et félicitations pour ce que vous faites !
Hello ! Merci pour ces compliments ! Je ne sais pas quelles sont les dimensions de votre cage mais il est possible que ce soit difficile de se mouvoir pour un ara dans une cage. Il peut aussi avoir un historique négatif vis à vis des cages qui l’ont poussés à ne pas étendre ses ailes car à chaque fois qu’il les étend il se fait mal contre les barreaux. Ce ne sont que des hypothèses car je n’ai pas assez d’informations pour répondre à la question. Ca peut être intéressant de changer de type d’environnement. Dans tous les cas je vous recommande de vous former si le but est ensuite de faire du Vol Libre ! Super merci beaucoup pour l’idée d’un futur sujet c’est vraiment op, je le garde en tête pour un prochain ! 🙂